Beaucoup de malheurs et beaucoup d’horreurs se sont produits dans les Alpes-de-Haute-Provence lors de la Deuxième Guerre mondiale. Des années 1939 à 1945, le monde a connu un conflit sans précédent accompagné d’odieux massacres ayant décimé aussi bien de nombreuses âmes qu’économie locale.
Pour qui y passe, difficile de ne pas se souvenir des années sombres. Et pour qui y vit, on ne cessera certainement jamais de rendre hommage aux résistants de cette époque, à leur courage, leur patriotisme et leur engagement sans faille pour défendre leur patrie et les leurs. Il faut dire ici un mot des tragiques événements qui survinrent et de la résistance dans les Alpes-de-Haute-Provence, pour la mémoire des générations futures ou pour que rien ne soit oublié.
La résistance en Alpes-de-Haute-Provence
Dans la région, on se souvient encore du maquis Fort-de-France et de ses opérations coups de poing sur les lignes de ravitaillement allemandes qui joignaient alors les côtes par la vallée de la Durance. Œuvrant dans toutes la région de Digne-les-Bains ces hommes courageux auront leur part dans la libération.
Mais dans cette région qui forge les caractères, la résistance avait commencé bien avant encore avec Gustave Lefebvre, ce calaisien exécuté par la Milice à Manosque. Il fut le premier résistant des basses alpes à tomber sous le feu de l’ennemi, en septembre 43.
Les premiers rebelles de la France Libre n’avaient pourtant pas attendus pour s’élever dans les Basses-Alpes. En 41, à Digne, quelques courageux organisent déjà la contre information en distribuant les journaux résistants. La coiffeuse Simone Pellissier est une de celle que l’histoire de la résistance en Basses-Alpes retiendra. Elle sera suivi de bien d’autres encore. Les Francs-Tireurs et Partisans (les FTP) mais aussi l’armée Secrète (l’AS) ou encore l’Organisation de Résistance de l’Armée y tiendront fermement leurs opérations. D’autres organisation s’implantent aussi à Digne et tissent leur réseau. Les hommes ne sont pas les seuls, on trouve aussi des femmes à l’action et au renseignement. S’y joint aussi tous les anonymes ayant couvert les opérations, ou contribué à cacher un resistant, un juif, un soldat blessé. Tous ces résistants ne seront pas que français. Ils sont appuyés par un grand nombre d’étrangers européens d’origine immigrés, transfuges des armées espagnoles ou italiennes venus grossir les rangs des combattants français.
L’année 44
En 44, Sigismond Moszkowski, accusé de sabotage, est embarqué pour les camps d’extermination. Il n’en reviendra jamais. Dans les temps qui suivirent, la pression ne descend pas. L’ennemi frappe et les résistants disparaissent les uns après les autres : exécution, déportation, ou pris sous les feux des combats et des bombardements.
Durant cette même année, la liste semble ne devoir jamais s’arrêter de s’allonger pour tous ceux qui se dressent contre l’ennemi. Ce dernier n’est pas qu’Allemand, il a aussi ses taupes et ses alliés prompts à dénoncer les combattants de la liberté. Ainsi en juillet 44, 18 maquisards sont arrêtés dont 6 membres Comité Départemental de Libération clandestine. 11 seront passés par les armes. A la libération on apprendra que leur trahison avait été du à un officier français. Pourtant rien ne semble arrêter le courage de ses hommes et d’autres porteront encore plus loin le flambeau. Tant et si bien que les Allemands s’organiseront pour tenter de les décimer. 200 hommes périront sous leur feu durant cette année 44 dans les Basses-Alpes. 300 de plus viendront encore s’ajouter à ce triste tableau péris, à Forcalquier, Digne et Sisteron, cette fois-ci, sous le coup de bombardements alliés.
En aout 44, cette résistance des basses-Alpes contribuera largement à la libération de Digne-Les-Bains. En dynamitant deux ponts stratégiques sur la Durance, ils couperont aux allemands toute possibilité de renforts et de ravitaillement.